Prendre acte de la destruction de notre monde par le prisme de l’antifascisme
I. Les faces d’une même pièce
On ne peut que constater que le fascisme et le capitalisme forment une bête immonde qui s’auto-alimente. Dans une époque où les discours institutionnels affirment une dichotomie nette entre ces deux idéologies, nous affirmons qu’elles sont intrinsèquement liées dans un intérêt commun. Nous constatons de manière évidente les accointances de l’idéologie fasciste avec le projet capitaliste. Historiquement, les grosses entreprises ont profité des outils mis en place par les régimes fascistes pour développer leur richesse. Toutes les grosses entreprises, quel que soit leur domaine (Volkswagen, Ikea, Bayer, Hugo Boss) ont prospéré dans le fascisme. La concurrence de marché comme les concurrences nationales ont participé et participent encore à la destruction. La guerre, comme exemple, représente le paroxysme de la logique d’enrichissement de la bourgeoisie par la dévastation. Aujourd’hui, Bolloré, multimilliardaire Français, n’est qu’un des cas les plus signifiants de ce financement par la bourgeoisie de l’extrême droite (CNEWS, Zemmour, Le Pen) et donc du processus de fascisation. En conclusion, nous ne pensons pas que la destruction de notre monde est due à l’activité humaine de manière générale mais le fruit d’un mode de gouvernance particulier, le capitalisme. En temps de crise, le fascisme n’est qu’un outil de plus dans les mains de nos dominants pour maintenir leurs intérêts économiques face à des contestations sociales toujours plus fortes (Mouvements sociaux depuis 5 ans en France).
II. Libéralisme et Fascisme
Notre époque se caractérise simplement : l’évidence de la crise climatique et sociale, le capitalisme qui prospère, la fascisation de la société, l’extrême droite toujours plus forte. En cela, nous constatons, dans nos sociétés occidentales, l’association des principes libéraux avec des principes fascistes. Certains se plaisent à parler de « démocratie plus autoritaire ». Pour nous c’est l’avènement d’un nouveau mode de gouvernance de sorte que l’on ne peut plus distinguer de façon claire une politique qui prône la concurrence des marchés et une idéologie qui prône le repli identitaire. Même dans cette période de crise sanitaire, les riches s’enrichissent, les pauvres s’appauvrissent alors que nous aurions pu imaginer une décélération de la production effrénée responsable de ces maux. Cette crise directement liée au contexte climatique et économique, pousse de plus en plus de populations à migrer vers les Etats occidentaux. Les pauvres d’occident sont exploités afin d’empoisonner les pauvres d’ailleurs, eux aussi exploités pour produire des richesses. De ces conséquences évidentes, le capitalisme n’a encore une fois qu’une réponse : le Fascisme. Au lieu de prendre note des raisons à l’origine de ces bouleversements, la réponse est toute faite : l’Islam, les migrant.e.s et les minorités seraient responsables de notre désastre. Pourtant ce sont bien les activités capitalistes qui, au Brésil, déforestent l’Amazonie, épaulées par le néofasciste Bolsonaro. C’est bien le capitalisme qui par son émission toujours plus importante de CO2 déclenche des feux dévastateurs en Australie, en Turquie ou aux Etats-Unis. C’est enfin bien le Capitalisme qui par le biais de Bayer-Monsanto, empoisonne, rend dépendant les agriculteurs, et ose même leur proposer leurs antidotes dans les pays en recherche de développement économique. Attiser les fractures sociales, désigner des ennemis de l’intérieur, développer des outils de contrôle et de répression sont autant de stratégies fascisantes pour détourner nos regards de nos cibles évidentes.
III. Construire l’autonomie
Nous pensons que la lutte antifasciste n’est efficace que si elle lutte à la fois contre l’extrême-droite et l’entreprise capitaliste. Dans cette période électorale qui pousse notre camp à la réaction face aux ignominies de nos politiques, nous ne voulons plus nous soumettre à leur agenda. Nous ne voulons plus nous soumettre à leur questionnement ridicule et articuler nos discours seulement en fonction de leur mot d’ordre. En somme, nous pensons devoir construire notre autonomie politique en tirant nos propres lignes et moyens. S’élever au-dessus de la rhétorique institutionnelle et/ou réformiste pour redéfinir une offensive révolutionnaire à la hauteur de notre époque. Désigner et s’attaquer à nos ennemis face au chaos qui vient. Pour ces raisons nous devons être présent.e.s partout et nous associer à l’appel des Soulèvements de la Terre :
Assiégeons Bayer-Monsanto.
